Le savon noir est souvent utilisé pour lutter contre les pucerons de manière naturelle. Le choix d’un bon dosage et le respect de certaines précautions lors de l’application permettent d’obtenir de bons résultats.
Lutter contre les pucerons avec du savon noir
Le savon noir, biodégradable et non-toxique, est issu d’huiles végétales comme l’huile d’olive ou l’huile de lin. Au jardin et au potager, le savon noir est notamment utilisé pour lutter contre les invasions de pucerons. Son mode d’action est mécanique, le savon noir agit par contact. Il se dépose en film sur le corps des insectes et bouche leurs pores respiratoires, ce qui les conduit à l’asphyxie.
Traitement au savon noir : quel dosage ?
Le bon dosage, c’est la clé de réussite d’un traitement au savon noir. Trop peu dosé, le mélange risque d’être inefficace sur les pucerons. Trop concentré, le produit pourrait s’avérer néfaste à la plante traitée. Tous les savons noirs ne conviennent pas à cet usage. Le savon noir contre les pucerons doit être composé à 100 % d’huiles végétales et sans additif.
Les dosages varient selon que le savon noir est utilisé sous sa forme solide (mou) ou sa forme liquide. Dans un litre d’eau tiède, il faut dissoudre 50 à 60 g de savon noir mou ou 3 cuillères à soupe de savon liquide. Le mélange n’est versé dans le pulvérisateur ou le brumisateur qu’après complète dissolution du savon et une fois l’eau revenue à température ambiante. Ce mélange ne se conserve pas, il faut le préparer en fonction des besoins et l’utiliser dans la foulée.
Quelles sont les précautions à prendre pour traiter au savon noir ?
Le respect de certaines précautions lors de l’application permet d’assurer une efficacité optimale du savon noir sur les pucerons. Ainsi, considérant le mode d’action du savon noir, le produit doit être appliqué sur l’endroit et l’envers des feuilles de sorte à entrer en contact avec un maximum de pucerons. Le recours à un brumisateur peut être utile pour créer un brouillard et assurer une application du mélange sur l’intégralité de la plante.
Le savon noir peut présenter un risque de phytotoxicité pour les plantes traitées. Il est donc important de respecter le dosage et de tester le mélange au préalable en le pulvérisant sur une petite surface. Enfin, pour éviter de brûler les feuilles par l’effet loupe des gouttelettes, l’application ne se fait pas en plein soleil. Le traitement se fait de préférence par temps sec le matin ou le soir.
Y a-t-il des limites au traitement au savon noir ?
Le savon noir sur les pucerons a une efficacité réelle, mais limitée. Il ne faut pas attendre du savon noir qu’il détruise totalement les pucerons. Outre le fait qu’aucune application ne peut toucher 100 % de la colonie, l’éradication totale des pucerons n’est pas souhaitable sur le plan de la biodiversité. Des applications régulières permettent cependant de réguler efficacement les colonies et d’éviter que les pucerons ne portent préjudice aux plantes.
L’utilisation d’un produit naturel et biodégradable, comme le savon noir, n’a rien d’anodin. Insecticide non-spécifique, le savon noir peut tuer d’autres insectes présents sur les plantes, notamment ceux dont les larves évoluent parmi les colonies de pucerons. Par ailleurs, les nombreuses espèces d’insectes qui dépendent des pucerons pour leur nourriture ou leur reproduction risquent de pâtir indirectement du traitement. Sont notamment concernées les coccinelles, les syrphes, les chrysopes et les petites guêpes parasites Aphidius ervi. Ces prédateurs naturels du puceron sont des auxiliaires du jardinier et doivent être préservés autant que possible.
L’application de savon noir doit donc être envisagée en réponse à une invasion de pucerons plutôt que comme un traitement systématique. Elle peut également être en complément d’autres techniques de jardinage naturel pour une efficacité renforcée.
