Lorsque l’hiver arrive, la nature tout entière, aussi bien les végétaux que le sol, entrent dans un état d’engourdissement en raison du froid. Si la saison n’est pas propice à la culture, votre potager doit être suffisamment protégé pour être apte à recevoir des semences lorsqu’il fera plus beau. En combien d’étapes doit se faire l’entretien d’un potager en hiver ? On vous dit tout ça…
Étape 1 : la récolte des derniers légumes et le désherbage du potager
Si vous êtes un amoureux de la terre, vous savez certainement que l’automne est la saison qui offre la variété de légumes la plus impressionnante. Comme la nature sait faire ses choses, elle offre tout ce qu’elle a de meilleur pour aider notre organisme à supporter la grisaille avant le retour du beau temps. Ainsi, la fin de l’automne correspond généralement à la période des dernières récoltes, surtout si comme moi, vous affectionnez tout particulièrement les légumes d’automne.
Les stars de la saison, ce sont les potirons qu’il faut récolter à partir du moment où leur feuillage a jauni et que leur pédoncule s’assèche. Il y a également les courges et la plupart des légumes racines comme les :
- pommes de terre ;
- les poires de terre ou yacons ;
- navets ;
- salsifis ;
- betteraves ;
- oignons.
C’est également le moment de récolter la plupart des plantes à feuilles telles que les épinards, les blettes, les fenouils, les salades d’hiver, les choux d’automne ainsi que quelques plantes aromatiques. Le plus important lors de la récolte d’automne, c’est la méthode que vous utilisez.
Laisser les racines des plants en terre
En dehors des légumes racines qui doivent être nécessairement déterrés, je recommande de sectionner toutes les autres plantes à la base plutôt que de les arracher. Les racines restées dans la terre vont se décomposer entièrement et nourrir la terre naturellement. La décomposition des racines fournira aux légumineuses une excellente source d’azote.
Composter les déchets verts
Une fois la récolte terminée, désherbez entièrement le potager et débarrassez-le de tout ce qui reste comme déchets verts. Très précieux, ceux-ci pourront ensuite être compostés et utilisés plus tard.
Étape 2 : le décompactage de la terre
Juste après la récolte, vous pouvez vous contenter de nourrir la terre avec de la matière organique, puis la pailler en attendant le printemps en mars/avril. D’expérience, je sais que cette méthode, pratique en apparence, comporte bien des inconvénients.
Pourquoi décompacter la terre ?
Déjà, avec le froid, la terre aura tendance à se compacter davantage, ce qui rendra le décompactage plus rude plus tard. C’est encore plus difficile lorsqu’il s’agit d’une terre de type argileuse, les terres sablonneuses étaient beaucoup plus fiables. En outre, une terre compacte ne pourra pas pleinement profiter des apports en matière organique. Vous aurez donc travaillé pour rien et vos plants ne pourront pas pleinement profiter du fumier ou du compost.
Enfin, une terre mal aérée n’est pas favorable au travail des organismes vivants (lombric, araignées, mille-pattes, acariens, coléoptères, cloportes, etc.). Vivant dans la litière, ceux-ci s’occupent de la décomposition de la matière organique en minéraux. C’est grâce à eux que l’humus, la couche de terre en surface enrichie de matières organiques, arrive à se mélanger aux couches plus profondes pour former la couche organo-minérale. C’est celle où l’humus et les minéraux du sol se mélangent sous l’action de ces organismes.
Pour effectuer ce travail, les êtres vivants du sol, en l’occurrence les bactéries, ont besoin d’oxygène en quantité et le décompactage permet d’assurer l’apport en oxygène. En circulant dans la terre pour se nourrir des débris de végétaux, ils permettent à la terre d’être meubles et faciles à travailler après l’hiver. Leur activité est particulièrement importante pendant l’automne.
Avec quoi décompacter la terre ?
Vous êtes maintenant situé quant à l’importance de l’étape de décompactage de la terre ! S’il faut le faire, autant bien s’y prendre. Pour cette opération délicate, je recommande l’utilisation d’une grelinette, également appelée bio-bêche ou fourche à bêchage. Cet outil est équipé de plusieurs dents (entre 2 et 7 selon le modèle) rattachées à une barre transversale. Pour l’utiliser, il faut tenir la barre via les manches et exercer une pression pour que les dents s’enfoncent dans le sol. Ensuite, vous n’avez qu’à exercer des mouvements de va-et-vient. Pour finir, retirez les dents et répétez l’opération jusqu’à ce que toutes les parcelles soient travaillées.
La grelinette permet d’ameublir le sol sans le retourner comme le fait la bêche ou un motoculteur. Elle préserve ainsi la structure vivante qui se développe dans le sol à divers niveaux, tout en assurant des conditions optimales d’aération et d’humidité.
Décompacter la terre avec une grelinette permet de préserver la vie des êtres vivants qui y travaillent activement. En outre, en évitant le retournement du sol, elle prévient la remontée des graines de mauvaises herbes enfouies à la surface du sol.
Étape 3 : l’apport de fumier ou de compost
Une fois que la terre est bien aérée, c’est le meilleur moment pour lui apporter une bonne dose de fumier ou de compost, selon ce que vous avez sous la main. Le plus important, c’est d’adopter la bonne méthodologie.
Répartir les parcelles en fonction des besoins des plantes
Ma méthode à moi consiste à déterminer les parcelles qui doivent recevoir de la matière organique et celles qui ne doivent pas en recevoir. L’objectif est de prévoir la rotation des légumes. C’est d’autant plus important que tous les légumes n’ont pas les mêmes besoins en nutriments.
Les plantes les plus exigeantes
Elles doivent avoir un apport de 3 kg de compost au mètre carré, voire plus. Dans cette catégorie, il y a le maïs, la pomme de terre, la tomate, le poivron, l’aubergine, l’artichaut, le cornichon, le fenouil, le melon, le concombre, le cardon ou le fraisier. Pour la courgette et la courge, il faut un compost frais ou peu mûr.
Les plantes peu exigeantes
Si l’apport en compost de ces plantes est de moins de 3kg par mètre carré, il faut que ça soit un compost mûr, préparé un automne à l’avance. Dans cette catégorie, on retrouve :
- le persil ;
- le chou ;
- la blette ;
- le brocoli ;
- l’endive ;
- l’asperge.
En ce qui concerne les épinards, le chou-rave, le chou-fleur, la laitue, le céleri, le panais, la carotte ou la betterave, il faut un compost très mûr.
Les plantes pas exigeantes du tout
Cette catégorie comprend des plantes comme l’oignon, l’échalote, l’ail, le navet, la fève, le haricot, le radis, le pois, la mâche, le chou de Bruxelles.
Comment répartir le compost ?
En tenant compte des plantes, il faudra répartir le compost après avoir griffé le sol. Il n’est pas nécessaire qu’il soit enfoui profondément. Les êtres vivants se chargeront de faire circuler le compost naturellement. Leur rôle n’est pas de se nourrir du compost, mais plutôt d’aérer la terre pour permettre aux éléments nutritifs d’y circuler jusqu’aux racines des cultures.
Étape 4 : le paillage du sol
Le paillage est l’ultime étape qui sert à protéger tout le travail que vous avez fait ultérieurement. Cette opération permet de protéger le sol du lessivage, de la battance des pluies et des adventices. Aussi, elle permet d’instaurer un climat idéal pour permettre aux êtres vivants de travailler dans le sol et surtout, elle protège le sol du froid.
Pour le paillage, j’ai pris l’habitude d’utiliser plusieurs éléments et non pas uniquement de la paille. Je vous conseille les feuilles mortes et les déchets verts. Il faudra être très généreux, idéalement un paillage de 30 cm d’épaisseur. Je vous conseille de finir avec une épaisse couche de cartons bruns.