La saison automnale est souvent synonyme de préparatifs pour l’hiver, notamment en ce qui concerne l’entretien de nos espaces verts. Parmi les différentes tâches à réaliser, la taille d’automne fait débat. Certains considèrent qu’elle est indispensable pour assurer la bonne santé des plantes, tandis que d’autres jugent qu’elle peut leur être préjudiciable. Dans cet article, nous allons tenter d’éclaircir ce sujet complexe et souvent méconnu du grand public.
Pourquoi tailler ses plantes en automne ?
Tailler les arbres, arbustes, haies et autres plantations en automne présente plusieurs avantages :
- Préparer les plantes pour l’hiver : Une taille régulière permet de maintenir leur forme et leur vigueur, en éliminant les branches mortes, endommagées ou malades qui pourraient nuire à leur bon développement.
- Améliorer la floraison et la fructification : Certaines espèces nécessitent une taille spécifique pour stimuler leur croissance au printemps suivant. Ceci est particulièrement vrai pour les fruitiers, dont la taille en automne favorise un meilleur rendement.
- Assurer la sécurité : Les vieux arbres peuvent représenter un danger pour les constructions alentours pendant les tempêtes hivernales. En les taillant régulièrement, on limite ce risque.
Les risques d’une taille d’automne mal maîtrisée
Néanmoins, la pratique de la taille d’automne comporte également des risques pour les plantes. En effet, si elle est mal réalisée, elle peut avoir de lourdes conséquences sur leur santé et leur développement :
- Un stress pour la plante : Les coupes effectuées peuvent affaiblir les arbres et arbustes en les exposant aux maladies et parasites hivernaux, voire provoquer un dépérissement irrémédiable.
- Des cicatrices difficiles à guérir : Contrairement au printemps ou à l’été, la période automnale n’est pas propice à une cicatrisation rapide des plaies de taille. Celles-ci peuvent donc rester ouvertes plus longtemps, exposant davantage les végétaux aux infections.
- Le gel : Un autre facteur à prendre en compte est le gel. Les nouvelles pousses apparues suite à la taille peuvent être particulièrement sensibles aux basses températures, surtout si ces dernières sont précoces.
Le cas particulier des conifères
Il convient de mentionner que certains conifères, tels que les thuyas, demandent une attention particulière lors de la réalisation de tailles automnales. En effet, lorsque les heures d’ensoleillement diminuent et que les températures baissent, leurs processus métaboliques ralentissent et ils sont moins aptes à cicatriser. Ainsi, pour les thuyas ou autres espèces similaires, il est préférable de privilégier une taille en début d’automne afin que la plante ait suffisamment de temps pour s’adapter avant l’hiver.
Les alternatives à la taille d’automne
Si la question de tailler ou non vos plantations en automne persiste, sachez qu’il existe des méthodes alternatives qui permettent de garantir la santé et le bon développement des végétaux sans avoir recours à la coupe :
- La taille douce : Cette méthode consiste à tailler très légèrement les plantes, en ne supprimant que les branches mortes, malades ou endommagées. La taille douce est plus respectueuse de la vitalité de la plante et limite les risques liés aux plaies et au gel.
- Le paillage : Disposer un paillage de matières organiques à la base des arbres et arbustes permet de protéger les racines contre le froid tout en fournissant des nutriments nécessaires à leur croissance.
- L’observation : Un jardin bien surveillé par son propriétaire limite les mauvaises surprises. En effet, en vérifiant régulièrement l’état de santé de ses plantes, on peut détecter rapidement les problèmes tels que les infestations parasitaires ou les maladies et intervenir en conséquence.
Le bon moment pour tailler ses plantes
Puisque l’automne n’est pas toujours la meilleure période pour tailler les végétaux, il est utile de rappeler qu’il existe d’autres moments plus propices à la réalisation de ces travaux. Voici quelques repères chronologiques :
- La taille hivernale : Entre décembre et février, elle convient aux arbres fruitiers à pépins (pommiers, poiriers), ainsi qu’aux rosiers et aux arbustes caducs.
- La taille printanière : En mars-avril, elle s’adresse notamment aux arbres fruitiers à noyaux (abricotiers, cerisiers, pêchers) et aux conifères comme les thuyas.
- La taille estivale : De juin à août, certaines espèces telles que les haies de troène ou de cyprès peuvent bénéficier d’une taille légère afin de stimuler la formation de nouveaux rameaux.
