A l’arrivée des beaux jours, les coccinelles asiatiques reviennent en nombre croissant, au détriment des coccinelles locales. Appelées Harmonia axyridis, ces coccinelles noires aux taches rouges possèdent une fertilité élevée et s’acclimatent facilement à un environnement artificiel. Elles ont ainsi un faible coût de production par rapport à leur cousine Adalia bipunctata, également utilisée comme insecticide naturel contre les pucerons.
Les origines de l’introduction des coccinelles asiatiques
Importées en France dans les années 1980 par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), ces coccinelles étaient utilisées pour tester leurs capacités en matière de lutte biologique contre les pucerons. Initialement, elles semblaines inoffensives et peu mobiles, avec des ailes atrophiées qui les empêchaient de devenir envahissantes. Confiant, l’INRA a passé le flambeau à Biotop, spécialiste du contrôle biologique, afin qu’ils commercialisent cette variété de coccinelle comme insecticide naturel dans les jardineries du sud de la France. Malheureusement, d’autres contingents d’Harmonia axyridis sont arrivés clandestinement en France depuis la Belgique et les Amériques, où elles avaient été introduites par l’homme.
La prolifération des coccinelles asiatiques
C’est cette variété hybride qui, depuis près d’une décennie, prolifère particulièrement dans le nord-est de la France. Face à ce phénomène inquiétant, la société Biotop a fait le choix responsable, en 2011, de mettre un terme à la commercialisation de cette coccinelle, utilisée comme agent insecticide naturel, au profit d’espèces endémiques comme les coccinelles à deux points ou à onze points. Distinguer les coccinelles asiatiques peut s’avérer être un vrai défi. Il existe à peu près 5 000 espèces de coccinelles recensées globalement, dont environ 900 résident en France.
En période automnale, ces coccinelles asiatiques tendent à envahir nos intérieurs, cherchant des lieux propices pour hiberner, souvent en groupes, qui peuvent varier de quelques dizaines à plusieurs milliers d’individus. Leurs lieux de prédilection incluent les plafonds, les recoins des murs et les caissons de volets roulants.
- Type : harmonia axyridis
- Couleur : noires avec des taches rouges
- Habitat de prédilection : bâtiments, habitations, coins des murs, plafonds
- Activité principale en automne : hibernation en groupes de plusieurs dizaines à milliers d’individus
Les effets nuisibles des coccinelles asiatiques
L’invasion des coccinelles asiatiques possède un impact négatif sur les espèces locales. En effet, leur voracité et leur comportement cannibale les poussent à attaquer les œufs d’autres espèces d’insectes, y compris les coccinelles locales. De plus, elles portent en elles des parasites pathogènes présents dans leurs œufs qui, bien qu’inoffensifs pour elles-mêmes, peuvent être très toxiques pour les autres variétés de coccinelles. Des études menées en Belgique et en Grande-Bretagne par le Centre britannique d’écologie et d’hydrologie ont montré que plusieurs espèces indigènes subissent un déclin démographique attribuable aux Harmonia axyridis.
Vers une potentielle adaptation des espèces locales ?
Cependant, Arnaud Estoup, généticien à l’INRA, se montre rassurant quant à l’avenir des espèces locales face à cette invasion : « De mon point de vue, nos coccinelles deviendront sûrement résistantes et s’adapteront, et leur population augmentera de nouveau ». Il reste donc de l’espoir pour que les espèces locales trouvent des stratégies pour survivre face à la concurrence accrue imposée par les coccinelles asiatiques et reconstruisent leurs effectifs sur le long terme.
Les risques pour l’homme
Selon les spécialistes, Harmonia axyridis ne représente pas de risque majeur pour la santé humaine. Toutefois, elles émettent des toxines susceptibles de provoquer des allergies chez certaines personnes sensibles. Il est donc recommandé de rester vigilant en cas d’apparition soudaine de réactions allergiques lorsqu’on suspecte une présence accrue de ces coccinelles asiatiques dans son environnement immédiat.